La qualité de la coquille est un facteur économique important dans la production d’œufs. Les oeufs dont la coquille est défectueuse génèrent des pertes importantes. Les oeufs fêlés peuvent encore être utilisés pour la fabrication d’ovoproduits, avec une baisse de prix en conséquence; les oeufs cassés dont la coquille est défectueuse doivent en revanche être éliminés. De plus, les oeufs cassés, fêlés et sales représentent un risque considérable en termes d’hygiène, car c’est la porte d’entrée de germes indésirables dans l’oeuf. Il est important de connaître les facteurs qui influencent la qualité de la coquille afin de pouvoir agir correctement en cas de problème.
Un œuf se forme dans l’appareil de ponte (oviducte) pendant environ 24 heures. Lors de l’ovulation, le jaune mûr se détache de l’ovaire et arrive dans les trompes, où le blanc d’œuf et les membranes de la coquille se forment en quatre heures environ. Les membranes servent de «fondation» à la coquille de l’œuf. Ensuite, l’œuf arrive dans l’utérus qui est doté de glandes sécrétant du calcaire. Pendant les 20 heures que dure sa formation, la coquille de l’œuf, d’une épaisseur de 0,4 millimètre, se met en place par accumulation de couches successives de carbonate de calcium (calcaire). L’utérus contrôle la taille et la structure des différents cristaux de calcaire. C’est pourquoi l’épaisseur de la coquille d’œuf, mais aussi sa microstructure, sont importantes pour une bonne stabilité de la coquille.
Le rapport calcium/phosphore joue un rôle important, en particulier dans les aliments biologiques à faible teneur en phosphore, et doit être pris en compte dans la formulation des aliments. Des teneurs trop élevées ou trop faibles en ces éléments se traduisent par une mauvaise qualité de la coquille.
La vitamine la plus importante pour une formation correcte de la coquille d’œuf est la vitamine D3. Grâce à une politique de qualité cohérente en termes d’achat et à une marge de sécurité suffisante lors du dosage, nous garantissons des teneurs suffisantes dans les aliments FORS, même si la consommation d’aliment est relativement faible.
Les teneurs en minéraux de l’eau potable ne doivent pas non plus être négligées. Des changements dans la teneur en minéraux de l’eau de boisson ou dans la consommation quotidienne d’eau peuvent entraîner des problèmes de qualité avec la coquille d’œuf.
Outre toutes les teneurs en éléments nutritifs, la consommation quotidienne d’aliments est également un facteur important pour la qualité de la coquille. Une consommation trop faible d’aliment entraîne des problèmes de qualité de la coquille, même si la teneur en éléments nutritifs est correcte.
Les maladies intestinales aiguës, comme par exemple la coccidiose ou les parasites intestinaux (infestation par les vers) affectent la capacité d’absorption de calcaire. Les inflammations des trompes, les maladies générales des voies respiratoires, la bronchite infectieuse (BI) ou le syndrome du foie gras peuvent également avoir une influence négative sur la qualité de la coquille. À cela s’ajoute le fait que, dans le cas de diverses maladies, la surface de la coquille est également affectée (rugueuse, granuleuse, irrégulière).
Lorsque les températures ambiantes sont élevées, les poules pondeuses mangent moins. Elles absorbent donc moins d’éléments nutritifs, importants pour la formation de la coquille.
Il existe des différences considérables entre les hybrides de ponte au niveau de la qualité de la coquille. Malgré les grands progrès réalisés en matière de performance de ponte et de poids des œufs, la qualité des coquilles ne s’est pas détériorée, car la sélection accorde toute l’attention nécessaire à ce critère.
Une densité d’occupation trop élevée, des teneurs trop importantes en gaz nocifs dans l’air du poulailler, un air trop humide ou trop sec, des réactions de peur et bien d’autres choses encore peuvent entraîner une augmentation de la proportion d’œufs à coquille fine ou sans coquille.
Même la meilleure qualité de coquille ne sert à rien si le ramassage des œufs n’est pas effectué avec soin. C’est pourquoi il convient de respecter les points suivants:
1) réduction des œufs pondus hors des nids
2) contrôle du réglage et du bon fonctionnement des nids
3) prévention de l’accumulation d’œufs dans les nids et sur les surfaces de roulement
4) contrôle du réglage et du bon fonctionnement des dispositifs mécaniques de ramassage des œufs (pente, vitesse de progression, hauteur de chute dans les zones de transition, etc.)
5) prévention du picage des œufs par les poules
6) utilisation d’emballages de transport appropriés et prévention des chocs pendant le transport.
Auteur: Romina Waldvogel, Kunz Kunath AG
Article extrait de la revue Gügg 03-2022